Quels pourraient être les rituels, cérémonies modernes, protocoles de soin permettant une ré-appropriation de l'espace public ?
À partir de quand un geste devient pathologique, cathartique ou apaisant ?
Selon le lieu et la culture dans lesquel·le·s certains gestes ou comportements s’inscrivent, ceux-ci sont considérés de façon radicalement différente. La question n'est donc pas le geste en soi, mais le regard que la société porte sur elle.
Qu’est-ce qui amène le regard à "pathologiser" un geste ?
Quelles sont les règles implicites d’un espace, qui vont alors jouer sur cette interprétation (réponse subjective bien sûr, car nous vivons les lieux différemment, aussi selon nos identités, positions, vécus sociaux.ales) ?
Le geste devient profondément culturel, politique, structurel. L’intégration ou l’exclusion de celui qui l’opère est une lunette par laquelle nous pouvons interroger le monde et notre rapport à la différence.
Dégoupillé·e·x·s explore ce point de rupture où le comportement dit “hors norme” signe la dé-socialisation de l’individu même si ce comportement permet au contraire de gérer ses émotions.
La recherche développe des rituels en milieux urbains pour questionner le geste en tant que vecteur artistique, cathartique et/ou thérapeutique.
Le jardin de pierres
Intervention urbaine
Le jardin de pierres est une tentative de ré-appropriation de l’espace public à travers une hétérotopie dont les artistes proposent aux passant·e·x·s de faire l’expérience.
Un·e·x et/ou plusieurs interprètes exécutent un mouvement répétitif consistant à frotter des craies de couleurs sur une pierre.
Le rituel s'inscrit dans la durée, 2h à 5h et dans le même lieu. L'espace est ainsi transformé par le geste. Il se colore au fur et à mesure du rituel.
Les passant·e·x·s sont invité·e·x·s à participer, rester ou juste passer. Nous explorons comment le geste peut être un refuge, un procédé exutoire, une possible interaction sociale.
Le geste est-il défini par ce qu’il est ou est-ce le contexte dans lequel il s’inscrit qui lui donnera sa signification ?
Le jardin de pierres, Bruxelles 2024 avec Marinette Leroy.
Images et montage ©Sebastien de Buyl.